Dans une convergence symbolique entre patronyme et patrimoine, le prince Édouard est arrivé sur l’Île-du-Prince-Édouard lundi matin, lançant une tournée canadienne de quatre jours qui a débuté par une rencontre significative avec les peuples autochtones de l’île. La visite du duc d’Édimbourg marque son premier retour officiel dans la province maritime depuis 2007, attirant des foules enthousiastes malgré un ciel couvert et quelques bruines occasionnelles.
“Cette île a toujours occupé une place spéciale dans mon cœur,” a remarqué le prince en posant le pied sur le tarmac de l’aéroport de Charlottetown, où il a été accueilli par des dignitaires provinciaux et un petit rassemblement d’admirateurs de la royauté. “Il y a quelque chose de tout à fait remarquable à visiter un endroit qui porte votre nom.”
Le point culminant de la journée est survenu lors de la visite du prince Édouard à la Première Nation Abegweit, où les leaders de la communauté mi’kmaq l’ont accueilli avec des cérémonies traditionnelles. Le chef Roderick Gould Jr. a présenté au duc une boîte en piquants de porc-épic fabriquée à la main, expliquant sa signification culturelle comme symbole de la relation durable du peuple mi’kmaq avec la terre.
“Aujourd’hui représente une opportunité de renforcer la compréhension entre la Couronne et les communautés autochtones,” a déclaré le chef Gould à CO24 News. “Nous avons partagé avec Son Altesse Royale notre travail continu de préservation culturelle et de développement économique, ainsi que les défis auxquels nous continuons de faire face.”
Durant la visite, le prince Édouard a fait le tour du centre culturel de la communauté, où il a observé des artisans mi’kmaq traditionnels au travail et a participé à une cérémonie de purification par la fumée. Le prince a semblé particulièrement intéressé par les initiatives jeunesse, passant près d’une heure à discuter avec des étudiants des programmes d’éducation de la communauté au sujet de leurs aspirations et identités culturelles.
Le premier ministre provincial Dennis King, qui a accompagné le visiteur royal tout au long de la journée, a souligné l’impact économique de telles visites de haut profil. “Les tournées royales continuent de générer un intérêt touristique significatif pour notre province,” a expliqué King à CO24 Canada. “Nous prévoyons que cette visite contribuera à nos efforts de relance post-pandémique et mettra en valeur l’Île-du-Prince-Édouard auprès de visiteurs potentiels du monde entier.”
L’itinéraire de l’après-midi comprenait une visite au lieu historique national de Province House, où le prince a vu la Chambre de la Confédération et s’est entretenu avec des historiens sur la fondation du Canada. Plus tard, à Government House, il a remis des Prix du Duc d’Édimbourg à des jeunes locaux méritants, poursuivant ainsi l’héritage de son père, le prince Philip, de reconnaissance des réalisations des jeunes.
La tournée survient à un moment charnière pour la monarchie au Canada. Un récent sondage mené par l’Institut Angus Reid indique une évolution des attitudes envers les liens royaux, avec 52 pour cent des Canadiens qui croient que le pays devrait reconsidérer sa relation constitutionnelle avec la monarchie à la fin du règne de la reine Élisabeth II. L’Île-du-Prince-Édouard, cependant, maintient l’un des sentiments monarchistes les plus forts au pays.
Dr. Caroline Thompson, professeure d’histoire politique canadienne à l’Université Dalhousie, note que ces visites royales servent plusieurs objectifs. “Au-delà des aspects cérémoniels, ces tournées fonctionnent comme une diplomatie douce,” a déclaré Thompson à CO24 Politics. “Elles renforcent les connexions historiques tout en permettant à la monarchie de démontrer sa pertinence dans la société canadienne contemporaine.”
Le programme du prince pour le reste de sa visite canadienne comprend des arrêts en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve, où il se concentrera sur des initiatives de conservation environnementale et des organisations soutenant les anciens combattants.
Alors que le crépuscule s’installait sur le port de Charlottetown, avec le prince assistant à une réception organisée par la lieutenante-gouverneure Antoinette Perry, on ne pouvait s’empêcher de se demander : à une époque de débats constitutionnels et d’identités nationales en évolution, quel rôle ces connexions personnelles entre la royauté et les communautés joueront-elles dans le façonnement de la relation future entre le Canada et la Couronne?