Les artistes québécois exigent la protection des droits d’auteur de l’IA

Olivia Carter
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Dans une action collective audacieuse qui signale des préoccupations croissantes au sein de la communauté créative québécoise, des centaines d’artistes se sont rassemblés hier à Montréal pour exiger des garanties juridiques solides contre les systèmes d’intelligence artificielle qu’ils accusent de menacer leurs moyens de subsistance et leurs droits créatifs. La manifestation, qui s’est déroulée devant l’Assemblée nationale, marque une escalade significative dans ce qui est devenu une bataille de plus en plus contestée entre la créativité humaine et l’avancement de l’IA.

“Ce que nous observons n’est ni plus ni moins qu’un vol déguisé en innovation,” a déclaré Marie Lafleur, une peintre québécoise célèbre dont le style distinctif aurait été reproduit dans des images générées par l’IA sans son consentement. “Ces systèmes sont entraînés sur l’œuvre de notre vie sans permission ni compensation.”

La controverse porte sur les grands modèles de génération de langage et d’images qui ont été entraînés sur d’immenses ensembles de données incluant des œuvres artistiques protégées par le droit d’auteur. Selon un rapport publié par la Coalition des artistes du Québec, environ 70 pour cent des artistes interrogés ont découvert des reproductions non autorisées par l’IA de leurs styles distinctifs ou des copies directes de leurs œuvres apparaissant en ligne.

Les législateurs provinciaux font maintenant face à une pression croissante pour introduire une législation qui protégerait explicitement la propriété intellectuelle des artistes contre l’utilisation comme données d’entraînement sans consentement explicite et compensation. La “Loi sur la protection de la création” proposée exigerait que les entreprises d’IA obtiennent des licences pour toutes œuvres artistiques utilisées pour entraîner leurs systèmes et établissent des protocoles clairs d’attribution.

“Il ne s’agit pas de résister au progrès technologique,” a expliqué Jean-Philippe Moreau, porte-parole de la Coalition des musiciens du Québec. “Il s’agit de s’assurer que le progrès ne se fait pas aux dépens des droits fondamentaux des créateurs. Nous demandons une reconnaissance équitable et une compensation pour nos contributions à ces systèmes.”

Les implications économiques sont substantielles. Une récente analyse économique de l’Université de Montréal suggère que la reproduction non contrôlée par l’IA pourrait entraîner une réduction de 30 pour cent des opportunités de commissions pour les artistes visuels d’ici cinq ans si des réglementations appropriées ne sont pas mises en œuvre. Des préoccupations similaires ont été soulevées dans diverses industries créatives, de la composition musicale à l’écriture de scénarios.

Le ministre de la Culture du Québec, Samuel Bouchard, a reconnu la légitimité des préoccupations des artistes dans une déclaration publiée suite à la manifestation. “Nous sommes engagés à trouver des solutions qui protègent notre écosystème créatif dynamique tout en permettant une innovation responsable,” a déclaré Bouchard, annonçant la formation d’un comité spécial pour explorer les options réglementaires.

La controverse au Québec reflète des débats similaires qui se déroulent dans les communautés créatives mondiales, l’Union européenne et plusieurs États américains avançant déjà divers cadres réglementaires pour aborder les questions de droits d’auteur liées à l’IA.

“Ce qui se passe ici au Québec pourrait établir un précédent important,” a noté l’avocate en droit d’auteur Isabelle Tremblay. “Nous définissons essentiellement la relation entre la créativité humaine et l’intelligence artificielle pour les générations à venir.”

Alors que ce débat s’intensifie, la question fondamentale à laquelle font face les législateurs et la société reste non résolue : à une époque où les machines peuvent de plus en plus imiter l’expression artistique humaine, comment protégeons-nous les droits économiques et moraux de ceux dont la créativité a rendu possible une telle technologie?

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